Do texto de apresentação de um seminário organizado por Bernard Stiegler extraí algumas ideias úteis para o trabalho de um investigador interessado nas novas formas de social-networking.
« Notre propre époque est caractérisée par le fait qu’au medium de l’écriture se sont ajoutés et parfois substitués des médias audiovisuels ou numériques qui modifient profondément le dispositif de l’espace public aussi bien que celui des savoirs, mais aussi les espaces et les temps les plus intimes.
La vie privée, les pratiques culturelles individuelles et collectives, la vie politique, la construction de l’opinion publique, l’économie, l’activité intellectuelle et scientifique s’en trouvent transformées. Or, ces médias audiovisuels sont aujourd’hui essentiellement mis au service de la captation de l’attention, et en particulier de l’attention des enfants, dans le but de susciter des modèles comportementaux conformes aux prescriptions du marketing. Et il résulte de cet état de fait qu’un conflit s’est ouvert entre les institutions qui assurent l’appropriation critique du medium de l’écriture fondant les communautés lettrées, d’une part, les industries de programmes audiovisuels et les médias numériques d’autre part.
Ce conflit est devenu notoirement préjudiciable à l’activité éducative – qu’elle soit familiale et privée ou institutionnelle et publique. La captation industrielle de l’attention épuise cette attention, qui est une construction sociale, elle en détruit les formes les plus complexes et les plus raffinées qui se sont élaborées au cours de presque trois millénaires de civilisation. Or, les problèmes ainsi posés par les médias contemporains ressemblent sur bien des points à ceux que posait l’écriture, et ils doivent être désormais affrontés et résolus par leur intégration systématique aussi bien dans les dispositifs de construction des savoirs que pour leur transmission.
C’est dans le but d’approfondir cette perspective et d’élaborer des propositions pour la mettre en œuvre que nous avons conçu cette journée qui consistera donc essentiellement à soutenir qu’il est temps d’inventer entre le monde de l’éducation, de la recherche et de la culture d’une part, le monde des médias audiovisuels et des industries culturelles et des nouveaux médias d’autre part, une politique nouvelle régulant les rapports entre ces deux secteurs, et leur prescrivant à l’un comme à l’autre des obligations de bien public – au moment où les générations des digital natives développent toutes sortes de pratiques individuelles et collectives de ces médias.
Dans ce contexte, le travail d’éducation aux médias qui a été engagé depuis des années, comme celui de la formation aux techniques documentaires issues de la numérisation, doit être approfondi et mis au cœur d’un projet éducatif nouveau, élargi dans le sens des hypothèses précédemment présentées, où la question de l’éducation des médias n’est plus simplement celle de ce que l’on appelle l’analyse des médias, mais celle d’une analyse épistémique et théorique de leur rôle dans la constitution des savoirs, depuis les formes les plus anciennes de la culture de l’écrit jusqu’au médias numériques, et tout aussi bien, par la généralisation systématique de la pratique des médias numériques dans l’élaboration même des savoirs, à travers les organes de recherche, les formations universitaires et les dispositifs de formation des maîtres aussi bien qu’au cours de la transmission des savoirs à l’école, au collège et au lycée.
Axes et perspectives proposés
- Etat des lieux de l’usage des medias audiovisuels et numériques chez les enfants et les adolescents : digital natives, nouveau rapport à la culture, nouvelle socialité, toxicité psychique et sociale des medias, captation par le marketing.
- Elaboration d’un cadre théorique pour penser ces enjeux de manière renouvelée : considérer ces médias contemporains comme de nouvelles « technologies de l’esprit », de nouveaux supports de mémoire et de savoir, et comme des pharmaka – à la fois poisons et contre-poisons, selon les expressions de Bernard Stiegler –, et dont le système scolaire doit s’emparer résolument.
- Réflexions sur l’articulation nécessaire mais difficile entre la très ancienne culture lettrée, sur laquelle repose l’école, et ces nouveaux instruments de savoir et de sentir que doivent devenir les technologies audiovisuelles et numériques : culture livresque, culture de l’information, culture numérique, écrit, écran".
in Programa do SEMINAIRE ENSEIGNEMENT ET MEDIAS - ARS INDUSTRIALIS / CIEM / SKHOLE.FR - 16 MAI 2009
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